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METRO - Retrouver le plaisir en travaillant !


Le Slow Business est au travail ce que le slow food est à l’alimentation : une approche à contre-courant qui accorde davantage d’importance au résultat plutôt qu’à la rapidité sans considération.

Dans un monde où l’épuisement professionnel est un fléau, des entreprises se tournent vers ce modèle de développement des affaires et de gestion du personnel qui, tout en étant plus «slow», demeure efficace.

L’initiateur du concept est Basecamp, un logiciel de gestion de projet. La compagnie, malgré ses centaines de millions de chiffre d’affaires annuel, est restée à échelle humaine: 43 employés au total et un slogan dit tout «Slow grow, stay small.»

Des affaires plus humaines De prime abord, on pourrait croire que le slow business est pour les paresseux. Il n’en est rien. En slow business, on fait des affaires plus humaines. On pense notamment à des compagnies qui mettent l’employé – un être humain et non pas un numéro – au centre de leurs préoccupations.

En slow business, les employés ne sont plus évalués en temps de présence, mais plutôt au résultat, ce qu’on appelle le ROWE, Results-Only Work Environment, une approche adoptée par 10 à 15% des entreprises américaines.

Les salariés sont considérés dans les décisions de l’entreprise, un peu comme le fait l’Allemagne, où la moitié des postes des conseils d’administration des compagnies sont occupés par des employés qui œuvrent sur le plancher, ce qu’on pourrait décrire comme le «bas de la hiérarchie».

Comme l’humain est central, on le chouchoute : on lui permet de se reposer dans un environnement adéquat, d’avoir accès à une bonne nourriture, de s’absenter en cas de besoin pour répondre à une urgence familiale… En mettant l’humain au centre de l’entreprise, on s’assure qu’il y règne une joie de vivre et on cultive ainsi le bonheur. On fait ainsi le pari que, si l’employé se trouve dans le meilleur état possible, il sera au sommet de sa productivité lorsqu’il entrera au travail.

Productivité assurée On a longtemps cru que rentabilité rimait avec vitesse. Or, ce n’est pas le cas. «Il faut plutôt être redoutablement efficace, en gérant le temps et les horaires pour laisser la place aux phases de réactivité et de décélération», explique l’auteur français Pierre Moniz-Barreto dans son ouvrage Slow Business – Ralentir au travail et en finir avec le temps toxique.

Des entreprises ont aussi compris l’avantage de laisser leurs employés décider de leur heure d’arrivée au travail. Une manière de leur permettre d’accorder leur rythme professionnel à leur rythme biologique. L’employé profite ainsi de ses meilleures heures d’éveil et se repose durant les périodes où il est le moins efficace.

L’urgence, l’excès de travail, les réunions qui n’en finissent plus, les interruptions – ces situations tuent la productivité et ne donnent pas envie d’aller au travail. Grâce au slow business, les entrepreneurs espèrent relever l’éthique des affaires. Un petit pas pour l’employé, un grand pas pour l’humanité.

Par Annabel Cossette Civitella

http://journalmetro.com/plus/carrieres/1168134/retrouver-le-plaisir-en-travaillant/

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